L'écologie, science de synthèse, se doit de prendre en compte pour chaque écosystème l'intégralité de son peuplement et en particulier sa faune dès lors qu'elle intervient fortement dans les dynamiques des communautés végétales.
En miroir des anthropisations directes des communautés végétales, existe aussi l'anthropisation indirecte, par ricochet, qui consiste à supprimer la faune en équilibre dynamique avec les communautés végétales. La suppression historique d'espèces animales « clef de voûte » apparaît alors comme une anthropisation des végétations encore assez mal reconnue. En effet, les espèces d'herbivores, ont la faculté de déplacer dans un sens ou dans un autre les curseurs de la compétition interspécifique qui régit, pour partie, la présence des espèces végétales.
La levée progressive de « l'amnésie écologique » prouve que la guilde des herbivores sauvages, présente sur la quasi-totalité des biomes terrestres, n'a cessé de régresser sous l'action humaine.
Livrées seulement à elles-mêmes et aux autres facteurs écologiques, les communautés végétales sont alors en « libre évolution » qui ne conduit cependant pas, et de beaucoup s'en faut, à une renaturation contrairement à ce qu'une approche superficielle peut laisser à penser.
Avec quelques exemples, la communication se propose d'attirer l'attention de la communauté scientifique sur cette anthropisation discrète mais en profondeur des communautés végétales via l'éradication quasi-totale de l'herbivorie naturelle.