Sous l'influence de fortes contraintes écologiques telles que le vent, les dépôts salés, l'oligotrophie des sols et la sécheresse, les communautés végétales des falaises maritimes présentent des structures rases et des trajectoires dynamiques parfois bloquées ou très lentes. L'hypothèse de leur caractère climacique peut être envisagée. Cependant, d'autres végétations présentent une dynamique progressive, à la faveur de conditions écologiques plus favorables ou à l'abandon de pratiques anthropiques anciennes : usages historiques, agro-pastoraux ou maritimes. Le paysage végétal des falaises maritimes est constitué d'une mosaïque de végétations primaires et secondaires.
Une approche en écologie historique permet de retracer l'histoire de cet socio-écosystème en mutation, en intégrant les données historiques, socio-écologiques et phyto-écologiques. Cette étude menée sur le littoral armoricain, des premiers défrichements préhistoriques à l'agriculture de la première moitié du XXe siècle, évalue le caractère anthropique des pelouses, landes, fourrés et boisements, en évaluant la spontanéité, la dynamique et la représentativité des communautés végétales.
Elle permet en outre de hiérarchiser les enjeux de conservation et de s'inscrire dans le cadre du porter à connaissance auprès des gestionnaires pour définir les objectifs et les actions de conservation ou de restauration des végétations de falaises.
Mots clés : falaises maritimes, végétation, écologie historique, dynamique, socio-écosystème