Les tourbières et milieux oligotrophes associés, largement exploités au cours du XXème siècle, se raréfient. Pourtant ces milieux offrent de nombreux services écosystémiques dont l'accueil d'une biodiversité patrimoniale qui leur est spécifique et la séquestration de carbone contribuant à l'atténuation des changements globaux. La connaissance du fonctionnement et de l'état de conservation des milieux tourbeux est aujourd'hui un enjeu majeur.
Les bryophytes et particulièrement les sphaignes jouent un rôle majeur dans le fonctionnement et la dynamique des milieux tourbeux. Pourtant, elles sont souvent négligées dans les études visant à caractériser les communautés végétales, principalement basées sur la flore vasculaire. Il s'agit ici d'évaluer l'apport de la prise en compte des bryophytes, à l'échelle spécifique, dans les relevés réalisés sur les milieux tourbeux.
Le programme TOURBZH, en collaboration avec les gestionnaires d'espaces naturels, vise à mettre en relation l'état de conservation et le fonctionnement de milieux tourbeux du Massif armoricain. Une étude de la végétation a été réalisée sur 5 sites dont 4 réserves naturelles, au sein de 32 placettes de 100 m2. L'analyse des données met en évidence la diversité du cortège bryophytique de ces milieux, avec plus de cinquante espèces de bryophytes, soit 45% de la richesse spécifique totale, et souligne l'importance de la prise en compte des bryophytes. La définition des groupements végétaux dans les analyses multivariées diffère fortement en fonction de la prise en compte ou non des bryophytes, et notamment des espèces du genre Sphagnum.
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