Les relations qu'entretiennent les plantes entre elles - facilitation vs. compétition - conditionnent la composition des communautés végétales. Les patrons de répartition spatiale des plantes à des échelles fines peuvent nous renseigner sur la nature de ces interactions. Les modalités de gestion des espaces pastoraux, en particulier la fertilisation et l'intensité du pâturage, impactent largement la composition spécifique et fonctionnelle des communautés, mais leurs impacts sur la nature des interactions entre plantes demeurent peu élucidés.
Nous avons exploré ces impacts dans des pelouses pâturées du Larzac (Aveyron), dans lesquelles un traitement de long terme d'intensité de gestion (fertilisation et intensité du paturage ovin) a été croisé avec des dispositifs d'exclusion des brebis. La composition et la structure fonctionnelle des communautés végétales et les réseaux d'association spatiale ont été quantifiées sur 72 transects de 2,5 m répartis dans ces différents traitements. Nous avons montré que l'intensité de gestion impacte fortement la structure fonctionnelle des communautés. Les associations spatiales, plutôt négatives, suggérent des relations principalement compétitives. Celles-ci sont plus intenses à forte intensité de gestion et en présence des brebis. Les réseaux d'association spatiale, couplés la structure fonctionnelle des communautés, permettent d'affiner notre compréhension de la réponse des communautés végétales aux modalités de gestion des terres.