Notre étude vise à caractériser l'influence du paysage urbain et ses trajectoires historiques
sur les communautés végétales des friches et à comprendre l'influence relative des
dynamiques temporelles et spatiales sur ces communautés. Nous avons cherché à savoir si des
tissus urbains spécifiques ou des usages passés conduisent à l'apparition de friches en
analysant les trajectoires des friches et de leurs environs. En supposant que
l'hétérogénéité de la végétation des friches est influencée par ces trajectoires, nous
en avons exploré les héritages.
L'analyse de la végétation de 179 friches de Tours et Blois nous a permis de
recueillir les caractéristiques biologiques et fonctionnelles des communautés végétales. Puis
nous avons décrit l'environnement urbain des friches à travers 4 échelles spatio-temporelles
(passé vs. présent, localement et à l'échelle du paysage) afin de savoir de quelle manière il
influence ces communautés.
Nos résultats montrent que la diversité taxonomique des communautés végétales est plus
faible dans les espaces anciennement agricoles et dans les friches urbaines apparues dans les
quartiers transformés au fil du temps pour la création de logements. Les descripteurs urbains,
en particulier l'âge des friches, le contexte urbain et ses trajectoires, influencent également la
diversité fonctionnelle des communautés végétales de diverses manières.
Les influences croisées de ces combinaisons de conditions spatiotemporelles sont également à
prendre en compte dans l'aménagement urbain : l'aménagement passé a un effet sur la
biodiversité actuelle et, logiquement, les aménagements actuels auront un effet sur la
biodiversité future.