L'instauration des réserves intégrales en France a pour objectif de développer des zones d'étude préservées de l'intervention humaine. Néanmoins, ces secteurs ont été soumis à l'influence humaine au fil de leur histoire, et notre étude vise à comprendre en quoi elle a consisté pour mieux appréhender la structure et dynamiques des écosystèmes actuels. Notre objectif est donc d'étudier l'impact des activités humaines dans la Réserve intégrale du Lauvitel au cours du Moyen Âge et de la période moderne. Cet espace, créé en 1995, appartient à la zone cœur du Parc National des Ecrins, sur sa bordure septentrionale (Isère). Il est situé dans le vallon de l'Embernard en bordure sud du lac du Lauvitel. Nous présenterons ici, dans le cadre d'une thèse de doctorat interdisciplinaire, l'étude archéo-anthracologique menée sur les sites archéologiques fouillés dans la Réserve. L'étude porte sur l'identification taxonomique des charbons de bois issus des sites archéologiques (foyer, niveau de sol etc.). Nos résultats viennent, dans un premier temps, apporter l'image d'une végétation variée (milieu ouvert et forestier) modérant les résultats paléoenvironnementaux (palynologie et géomorphologie) rapportant un important évènement anthropique au 13ème siècle. Dans un second temps, nous avons constaté, pendant la période moderne, un changement dans les stratégies de récolte qui, mis en relation avec les données historiques, pourrait correspondre à un état particulièrement déboisé du secteur.