L'urgence de restaurer les écosystèmes sur de vastes espaces a placé le ré-ensauvagement faisant appel à des herbivores sauvages sur le devant de la scène. Cependant, peu d'études scientifiques traitent de ses effets sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes en comparaison d'interventions plus classiques de conservation avec des herbivores domestiques. La présence de chevaux sauvages (Equus ferus przewalskii) introduits depuis 30 ans en semi-liberté (Causse Méjean, France) suite à une opération de conservation de l'espèce pour sa réintroduction en Mongolie, nous a permis de comparer ce système de gestion avec d'autres systèmes d'élevages ovins ou équins domestiques. L'évaluation d'une opération de ré-ensauvagement se base notamment sur la restauration des fonctions écologiques, nous avons donc cherché à savoir s'il existe des différences de traits fonctionnels de la végétation selon l'animal qui pâture. Deux niveaux d'organisation ont été testés (1) les communautés végétales – en utilisant la base de données TRY et les relevés botaniques réalisés en 2022 et (2) les populations végétales – en sélectionnant des espèces indicatrices avec des traits mesurés in situ. A pression de pâturage équivalente, les premiers résultats mettent en évidence des différences dont la présence de plus d'espèces sous-frutescentes et de chamaephytes dans les enclos pâturés par les chevaux de Przewalski, plus de graminées érigées avec le pâturage ovin, et plus de thérophytes et géophytes avec les chevaux domestiques. Les résultats concernant la variabilité intraspécifique sont quant-à-eux plus nuancés selon les espèces testées.