Les steppes sud oranaise (Ouest Algérie) subissent actuellement une régression soutenue suite aux différentes actions anthropiques. La région de Ain-Skhouna (Ouest Algérie) connait une perte quantitative et qualitative des bio-ressources. Dans cette région l'élevage se fait en extensif et une augmentation de 50% du cheptel a été constaté entre 2019 et 2009.
L'objectif de cette étude est d'évaluer l'impact anthropique sur la végétation. L'hypothèse est que le pastoralisme et les types de transhumances façonnent les écosystèmes de manière différenciée. La biomasse de 3 faciès des steppes de la région d'étude a été déterminée entre 2020-2023: Faciès à Stipa, Artemisia et Lygeum. Dans chaque faciès 3 sites ont été évalué: bien venant (BV), moyennement dégradé (MD) et dégradé (D). Les prélèvements des échantillons et les mesures ont été inspirés des travaux de Floret et Pontanier (1973) ; Aidoud (1983).
Les résultats sont révélateurs d'une dynamique régressive. Les formations retenues se distinguent par un recul notable de la phytomasse induisant un dénuement du sol et une accélération du processus d'ensablement. La phytomasse de Stipa passe de 1405 (BV) à 271 Kg MS/Ha (D) et sa strate herbacée de 627 (BV) à 62 Kg MS/Ha (D). Artemisia passe de 4338 (BV) à 805 kg MS/Ha (D) et de 524 à 66 Kg MS/Ha pour les espèces annuelles qui l'accompagne quant à Lygeum sa phytomasse diminue de 471 (BV) à 87 Kg MS/Ha (D) et de 161 à 31 Kg MS/Ha pour les annuelles. Statistiquement une perte oscillant entre 70 et 85 % a été constaté selon les faciès. Des actions de restauration doivent être prises en considération