La diversité sombre (dark diversity) est un concept qui propose de révéler quelles sont les espèces qui n'ont pas été observées dans un site mais qui, au vu de leurs caractéristiques, devraient y être présentes. Utiliser cette information comprise dans l'absence des espèces semble très prometteur, en complément des métriques classiques, afin de prioriser les opérations de conservation ou d'évaluer le succès des projets de restauration. Néanmoins, plusieurs verrous doivent encore être levés afin de rendre le concept de diversité sombre pleinement opérationnel pour les praticiens de la conservation et de la restauration. L'objectif de cette présentation sera de montrer comment l'utilisation du concept de pool spécifique d'habitat, via le filtrage a priori des espèces, permet d'améliorer les prédictions des méthodes d'estimation de la diversité sombre et ainsi de lever les verrous techniques empêchant son applicabilité. Au travers de l'analyse de 300 relevés botaniques dans les prairies bretonnes, la présentation montrera comment la diversité sombre peut être utilisée afin de i) prioriser les sites à conserver ; ii) évaluer le succès des opérations de restauration ; iii) améliorer la détermination des facteurs à l'origine des dégradations de l'état de conservation des communautés.