L'urbanisation modifie les caractéristiques biotiques et abiotiques de nombreux milieux. Étudier l'influence des conditions urbaines sur les espèces est essentiel car leurs réponses impactent la formation des communautés végétales. Des traits fonctionnels de cinq espèces indigènes herbacées rudérales ont été étudiés in situ le long d'un gradient urbain-rural en Belgique. Le caractère urbain de l'environnement fut caractérisé par deux facteurs : le pourcentage de surface imperméabilisée mesuré à deux échelles spatiales (urbanité), et le « Sky View Factor » (SVF), représentant le caractère ensoleillé d'un environnement. Le facteur principal responsable des variations fonctionnelles est le SVF, impactant majoritairement les traits foliaires. En environnements ombragés, la « Specific Leaf Area » (SLA) augmente et la « Leaf Dry Matter Content » (LDMC) diminue pour la plupart des espèces, et le contenu en flavonols diminue chez certaines. Concernant les traits de développement, des distances entre nœuds plus courtes avec l'augmentation de l'urbanité à l'échelle de l'individu ont été observées chez deux des cinq espèces étudiées. Concernant les traits régénératifs, les conditions urbaines affectent négativement la masse des graines d'une espèce. Ces résultats montrent donc que les espèces étudiées bénéficient d'environnements protégés tout au long du gradient urbain-rural alors que la croissance et la reproduction de celles-ci semblent contraintes par les conditions urbaines.